jeudi 1 mai 2014

Le coin du bouquin : Homos Disparitus


Après 1 mois de silence (mais pas d'inactivité), me revoici avec un peu de lecture à vous proposer.

Voici un livre qui m'avait été conseillé par Boulet il y a quelques années. J'avais pris beaucoup de plaisir à le lire à l'époque, et j'en ai pris tout autant à le relire en le retrouvant par hasard il y a quelques jours.
 Et comme je suis sympa (si si, des fois), je partage !

Homo disparitus, Alan Weisman





L'auteur et le style d'ouvrage

Alan Weisman est un journaliste américain. Il est aussi écrivain et professeur de civilisation latino-américaine à l'université d'Arizona, mais avant tout c'est un journaliste de terrain. Un homme habitué à creuser, à grattouiller pour trouver des réponses et déterrer la ptite bête.
Et c'est exactement ce qu'il fait dans ce livre. Il fouine. 

Si vous attendez ou espérer un roman post-apocalyptique, c'est loupé, vous allez être déçus. Si l'auteur se place nettement dans l'anticipation, il est en revanche on ne peut plus éloigné du roman.
Il s'agit ici d'un essai, étayé par les interviews et les témoignages de nombreux scientifiques et experts.

Présupposé

"Imaginons plutôt un monde dont nous aurions tous disparu. Demain."
"Regardez le monde actuel autour de vous. Votre maison, votre ville. Les terres alentour, le macadam et le sol qu'il recouvre. Ne touchez à rien, contentez-vous d'extraire les êtres humains. Et voyez ce qu'il reste."

Voilà d'où part l'essai. De cette simple constatation : demain, l'homme disparait. Comme ça, d'un coup, sans catastrophe majeure entrainant avec nous quelques milliers d'espèces. Le comment, le pourquoi, peu importe : ils ne nous intéressent pas ici et Alan Weisman fait le choix délibéré de ne pas répondre à cette question. Ce qui nous intéresse ici c'est "et après ?". Quelle sera l'évolution de la planète quand plus personne ne sera là pour la voir ? c'est d'ailleurs le titre original du livre : The world without us


Une enquête minutieuse

Pour répondre à cette question, Alan Weisman mène une enquête minutieuse. Interrogeant plus d'une centaine de scientifiques et de spécialistes à travers le monde. Sans aucune pitié, il passe au crible toutes nos grandes réalisations. Du canal de Panama aux centrales nucléaires en passant par le métro de New-York. Avec en tête une seule question : si demain il n'y a plus personne pour les entretenir, que deviendront ces ouvrages ? Comment vont-ils évoluer et en combien de temps.
Si bien souvent la réponse n'est qu'une supposition, une vue de l'esprit, elle est toujours étayée par l'expérience du spécialiste ou des études dont on peut extrapoler les résultats

Un bilan dérangeant

Et le bilan est sans appel : nos traces ne nous survivront pas. Bien sûr nous emporterons avec nous quelques espèces, et la nature aura changé. Mais elle sera toujours là. La Vie reste la vie. Avec ou sans nous.

Et c'est bien ce constat qui est le plus dérangeant. Que l'on soit persuadé que l'homme détruit la planète ou qu'on soutienne le contraire, nous sommes toujours ethnocentrés. Et s'il y a bien une chose que l'homme n'aime pas entendre, c'est qu'il n'est rien. Que demain, la Terre effacera ses traces comme on souffle la poussière d'un objet. Peut importe ce que nous auront détruit, à l'échelle de la Vie et des ères géologiques, ce ne sera rien d'autre qu'une évolution parmi tant d'autres. Et la Vie continuera à créer et détruire de nouvelles espèces comme si nous n'avions été qu'un essai de plus. Nos âneries ne mettent pas en danger la Vie, elles nous mettent en danger nous, petits hommes insignifiants.
Et ça, ça pique un peu de s'en rendre compte. Surtout avec des preuves à charge !




L'automne au printemps

En ce moment, je n'ai pas trop d'inspiration. Et pas trop de temps pour écrire, il faut bien le reconnaître.
Mais j'arrive tout de même à réaliser de petites choses. Comme ce poème, qui sera sans doute retouché dans l'avenir.



L'automne au printemps


J'ai rencontré l'automne
Quand pointait le printemps
Quand mon printemps semblait éteint 
Dans l'hiver et le temps
Quand j'étouffais sous de faux bourgeons
Sous des apparences de fleurs
J'ai rencontré l'automne
Et ses bourrasques folles
J'ai vu mes feuilles
Et mes illusions
Mourir
Et recouvrir le sol autour de moi
J'ai vu mon écorce se fendre
Éclater
L'armure si patiemment construite
Tomber
Comme du bois trop sec
Mort et inutile
Alors que le printemps
N'était qu'une promesse
Repoussée sans fin
À demain
À plus tard
À jamais
Alors que le printemps
N'était qu'une promesse
J'ai rencontré l'automne
Et j'ai abandonné
Ma vieille peau craquelée
Dans le tourbillon de ses vents
Arrosée de ses pluies
Poussée par son élan
Je suis née de mes graines
J'ai germé de moi-même
Et l'automne en passant 
A créé le printemps.