lundi 24 novembre 2014

Fondant chocolat et caramel au beurre salé (suite du thé gourmand)

Deuxième recette, le fondant. Je vais vous mettre différentes méthodes car j'utilise un ustensile que vous n'avez probablement pas.







Fondant chocolat  et caramel au beurre salé



Ingrédient pour 8 petits fondants (4 personnes)

200 gr de chocolat noir de bonne qualité (plus de 70% de cacao dans l'idéal).
130 gr de beurre
120 gr de sucre
5 oeufs
20 gr de farine
8 à 10 caramels au beurre salé (je mettrai la recette pour ceux qui veulent les faire eux même)

Préparation

Faites fondes le chocolat coupé en carré et le beurre, soit à la casserole, soit au micro-onde. Fouettez pour rendre homogène.
Ajoutez le sucre et fouettez jusqu'à obtenir un mélange parfaitement lisse.
Laissez refroidir quelques minutes pour ne pas cuire vos œufs en les ajoutant.
Ajoutez les œufs et fouettez de nouveau.
Enfin, ajoutez la farine tamisée et fouettez.

Versez la préparation dans des ramequins hauts. Les pots de yaourt mamie nova sont parfaits en taille. Il vous en faudra 5. Si vous avez un microvap' Tupperware (comme moi), vous pouvez utiliser les ramequins fournis avec ou des pots de yaourt (ça rentre parfaitement dans le grand panier).

Si vous utilisez les mini ramequins tupperware : enfoncez un caramel dans chaque pot (pas jusqu'au fond, ils doivent dépasser légèrement de la préparation).
Si vous utilisez des pots de yaourt : enfoncez 2 caramels dans chaque pot (idem, ils doivent dépasser)

Si vous avez un microvap : faites cuire 18 minute à 750 watts, puis laissez refroidir 15 minutes sans ouvrir le microvap.

Pour ceux qui n'en ont pas : utilisez un cuit-vapeur ou une cocotte minute. 25 minutes de cuisson environ (pour la cocotte minute, c'est en tout ! soit en gros 15 minute à partir du sifflement).

Pour ceux qui se demandent de quoi je peux bien causer, le micro-vap c'est ça :




C'est un ustensile génial, mais assez cher. J'ai eu la chance de ne pas le payer quand je bossais pour Tupperware. Si vous avez l'occasion d'en acheter un pas trop cher, surtout n'hésitez pas ;) Ici, il est rarement rangé. Je m'en sers au moins 5 fois par semaine.


Crème brûlée au safran


Samedi soir nous avons fêté les 35 ans du Renart. Pour le dessert, j'avais réalisé un thé gourmand avec les pâtisseries suivantes :

Crème brûlée au safran (qui est devenu un entremet au safran, faute de remettre la main sur la recharge du chalumeau)
Tartelette au citron meringuée
Fondant chocolat et caramel au beurre salé

A la demande générale de Melmothia, je vais mettre les recettes ici !












Crème brûlée au safran


Ingrédients pour 8 portions 

6 jaunes d’œuf
150 gr de sucre
40 cl de crème fleurette
25 cl de lait
safran



Préparation 

Préchauffez le four et un bain marie à 160°c. 
Faites bouillir le lait avec le safran. Pour cette recette, j'utilise 3 à 4 mini pots. A adapter selon vos goûts.
Pendant ce temps, battez les jaunes d’œuf avec le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse.
Quand le lait est chaud, sortez-le du feu et ajoutez la crème.
Versez sur les œufs et le sucre en fouettant énergiquement.  
Remettre à chauffer à feu très doux sans cesser de remuer. Au premier frémissement, retirez immédiatement du feu.
Versez la préparation dans des ramequins bas et placez dans le bain marie.
Laissez cuire 40 à 50 minutes.

Lorsque les crèmes sont cuites, placez-les au frais pendant 4h minimum. Au moment de servir, saupoudrez de cassonade et brûlez au chalumeau.
Si vous êtes aussi doué(e)s que moi et que vous ne retrouvez pas la recharge de gaz, la crème est également très bonne sans être brûlée !




vendredi 17 octobre 2014

Canard aux 5 parfums



Dans la série des recettes qui fonctionnent super bien avec les gnomes, tout en permettant de leur faire découvrir d'autre goût que le standardisé, en voici une que ma cacahuète démoniaque adore.

Aiguillettes de canard aux 5 parfums

Ingrédients : 

Aiguillettes de canard (compter 100 à 130 gr par adulte et 50 gr par gnome de moins de 5 ans)
25 ml de lait de coco
25 ml de crème de coco
2 cc de 5 parfums (épicerie asiatique)
Sel
Huile de sésame

Préparation :

Frottez une poêle avec un peu d'huile de sésame.
Faites ensuite revenir vos aiguillettes de canard à feu doux. Elles doivent être cuites tout en douceur, sous peine de voir la viande durcir. N'allez pas jusqu'à la cuisson complète, en 2 minutes grand maximum, elles sont assez cuites.
Sortez les aiguillettes de la poêle et réservez-les dans un plat à part.
Hors du feu, déglacez votre poêle avec le lait de coco. Remettez sur le feu avec 2 cc de mélange 5 parfums.
Dès que le lait de coco frémit, ajoutez la crème de coco, mélangez et laissez frémir de nouveau.
Lorsque la sauce frémit (évitez de la laisser bouillir), replongez les aiguillettes, et terminez la cuisson, sans augmenter le feu. Cela doit prendre 3 minutes environs. Salez à votre convenance, ne poivrez pas, vous étoufferiez le 5 parfums.

Cette recette est très rapide à faire : moins de 10 minutes tout inclus si votre accompagnement est déjà prêt !

En parlant d'accompagnement, la recette se marie très bien avec des pâtes, ou du blé (ou épautre, quinoa, etc...) cuit avec quelques raisins secs.
S'il vous reste de la sauce, vous pouvez la rallonger avec un peu de lait (classique ou soja) et la servir froide avec des carottes râpées. Succès assuré !

lundi 13 octobre 2014

Tant qu'il y aura du vent : nouvel extrait

Un nouvel extrait de "Tant qu'il y aura du vent"

Il s'agit ici d'un extrait très court. La fin d'un des souvenirs que Shuto se remémore. On se situe bien plus loin dans le roman. Le bateau est toujours bloqué en mer des Sargasses et l'eau potable commence à se faire rare. Vous pouvez retrouver l'incipit du roman ici.

     Calée dans son fauteuil, la tête renversée sur le dossier, elle laissait le vin la prendre. Ses arômes continuaient à résonner sur sa langue ; son parfum l'enveloppait, bouleversant le décor. L'alcool lui tournait la tête. Paisiblement. Sans excès. Juste ce qu'il fallait pour qu'elle s'abandonne. 
Ces côtes de Grâves comptaient parmi ses vins préférés, bien loin devant ces rouges solaires aux goûts de vacances et de fruits cueillis ou prisonniers des branches. Les Grâves lui chantaient un autre air. Elle en repris une gorgée, la laissa longtemps imprégner sa bouche et ses sens. L'avala. Soupira. Non, pas de fruit domestiqué qui attend la main du cueilleur. Le philtre dans sa gorge lui parlait de soleil brûlant au goût de poussière, d'arbres sauvages, de faunes accroupis entre leurs racines. Il lui parlait du fruit mûr qui tombe au pied de l'arbre, et de liberté. Pas de fruit dressé, ni de fruit pourri. Le fruit parfait, gorgé de vie, qui a connu le ciel et enlace la terre. Le fruit sans attente, libre. Il pourrira demain, mais peu importe. Aujourd'hui est fait de sucre et de liberté. Aujourd'hui, son parfum s'étend sur les racines évadées de l'humus.
Se redressant, elle vida ce qu'il restait de sa coupe. Dans ses yeux, l'âme du vin, la liberté des Grâves, dansait. Elle sourit, renversa de nouveau la tête. Sereine, elle s'abandonna au murmure du vin, au chant de la flûte et au roulement des sabots qui peuplaient son âme. Elle pourrirait demain. 
     Face à elle, dans le second fauteuil, un homme l'observait. Amusé de son attitude lascive et du prétexte du vin. Plus loin, bien plus loin, un homme l'observe. Les yeux creusés par la fatigue, les lèvres usées par le sel, il l'observe. Enfin il la voit. Un instant cette soif de liberté déferle en lui, noyant sa propre soif, un instant il goûte ce soleil de poussière. Un instant le plaisir étire sa bouche en un sourire qui lui fend la lèvre. Une goutte de sang, du sombre rouge des Grâves, se forme sur sa peau. Par-delà le temps, par-delà l'espace, il goûte enfin ce plaisir avec elle. Il s'abandonne à leur émotion, et Mnémé lui sourit.

jeudi 9 octobre 2014

Stage Liégeois et interrogations personnelles

 

     Mon premier stage d'aïkido de l'année se déroulait ce week-end à Liège, sous l'égide de Léo Tamaki senseï. Comme toujours, ce fut un moment riche d'enseignements et de partage, deux jours de pur plaisir bien trop vite passés.
     Sur le chemin du retour, en échangeant des impressions avec Alex qui pour l'occasion faisait la route avec moi, j'ai pris conscience que les stages belges avaient nettement ma préférence. Non pas que les stages en France me déplaisent ou soient dépourvus d'intérêts (ce serait un mensonge éhonté que de prétendre cela), mais plutôt que les stages en Belgique ont toujours un petit quelque chose qui décuple le plaisir d'y participer.
     Un petit quelque chose, oui mais quoi ?

La même formule ...

     Difficile de mettre le doigt sur ce qui change. Globalement, la formule reste la même : prenez un dojo, un senseï, une bande d'élèves à peu près disciplinés... Agitez et servez bien chaud ! J'exagère, bien sûr, mais à peine.
      Le lieu ne change pas grand chose, du moins de mon point de vue. Il m'est arrivé de découvrir des dojos magnifiques, ou des dojos improvisés avec d'improbables vestiaires planqués derrière des tables de ping-pong, et même des dojos pour le moins vétustes où l'on faisait voler des nuages de poussière à chaque chute. A vrai dire, peu m'importe. S'il est vrai qu'il est agréable de pratiquer dans un lieu d'une grande beauté et/ou chargé d'histoire, à mes yeux le dojo ne fait pas plus le stage que l'habit ne fait le moine.

     De la même manière, ce n'est pas le senseï qui change le stage.
     Ne bondissez pas tout de suite de vos sièges, je ne suis pas en train de dire que tous les senseï se valent ! Bien loin de moi l'idée d'une affirmation aussi saugrenue ! Il est évident que tous ne se valent pas, ne serait-ce que parce qu'ils n'enseignent pas les mêmes choses, ni avec les mêmes méthodes.
     Mais entre deux stage du même professeur, ce n'est pas lui qui explique la différence. Qu'il enseigne à Paris, à Liège ou à Tintagel, Léo Tamaki reste Léo Tamaki. C'est toujours la même qualité et la même richesse d'enseignement, la même pédagogie patiente et bienveillante... Hum ? Ha, on me souffle d'arrêter le cirage... Ok, soit ;)
   Bref, il faut chercher ailleurs la source de la différence.

... et pourtant.


     Car différence il y a. Lorsque je fais le bilan de mes différents stages, c'est flagrant. A une exception française près, je reviens toujours des stages belges avec plus de pistes de recherche, plus d'avancées, etc...
Alors pourquoi ?

     Il ne reste qu'une possibilité : les participants.
     Je parlais l'an dernier de l'impact que pouvait avoir l'attitude d'un maître sur le déroulement d'un stage (ici). J'ai pu constater que l'inverse est tout aussi vrai. L'attitude et l'état d'esprit des élèves peut considérablement modifier l'ambiance d'un stage et ce que l'on en retire.
     Bien sûr, il y a déjà des questions d'affinités qui entrent en jeu. Il est évident que nous apprenons d'autant mieux que nous prenons plaisir à pratiquer avec nos partenaires. Et soyons honnêtes, nous sommes humains. S'il est très rare qu'il y ait de véritables antagonismes sur le tatamis, il est en revanche évident qu'il y a des affinités particulières. Mon affection pour les stages belges tient d'ailleurs en partie à cela : j'y retrouve de nombreux pratiquants que j'apprécie beaucoup. Non que je n'apprécie pas les pratiquants ailleurs, mais là, il y a une véritable concentration de gens que j'ai grand plaisir à retrouver !



Photo Shizuka Tamaki


L'attitude face à l'enseignement

     Mais l'accueil et les affinités ne font pas tout. L'attitude de l'élève face à l'enseignement qui lui est proposé joue également un rôle très important et c'est là le vif du sujet.
     J'ai eu la chance l'an dernier de participer à un assez grand nombre de stages, ce qui m'a permis de croiser un nombre encore plus grand de pratiquants... et donc d'attitudes. Il me semble pouvoir dégager deux grandes tendances. Les élèves qui viennent chercher un enseignement et ceux qui viennent travailler le leur. Cette dichotomie peut sembler un peu caricaturale, elle a bien sûr besoin d'être nuancée, néanmoins, je la trouve assez parlante. A chaque nouveau stage de Léo Tamaki, je perçois cette différence de plus en plus nettement.

     D'un côté j'observe des pratiquants qui viennent chercher l'enseignement de Léo, avec toutes ses spécificités. Je n'apprendrai rien à personne en affirmant que l'école Kishinkai et Léo Tamaki proposent une forme de travail particulière de l'Aikido. Je ne vais pas faire ici l'inventaire de ses spécificités (vous pouvez trouver ici un très bon article sur le sujet, je ne vais donc pas paraphraser mes sempaï), simplement, il va de soi qu'elles impliquent une façon différente de travailler les techniques. Quel que soit le stage, je vois toujours de nombreux élèves, issus d'écoles diverses et variées, prendre la peine de travailler comme Léo le leur propose et non comme ils en ont l'habitude. Personnellement, c'est de loin l'attitude que je préfère. Il est beaucoup plus agréable de travailler avec quelqu'un qui a cette approche : on peut réellement expérimenter, creuser, chercher avec son partenaire (voir patauger allègrement à deux le cas échéant !).

     A contrario, j'ai aussi pu observer un tout autre type de pratiquants. Ceux qui, quelle que soit l'approche proposée ne travaillent que comme ils en ont l'habitude. J'imagine qu'ils doivent trouver un intérêt à leur démarche, même si j'ai du mal à percevoir ce que le stage leur apporte dans ces conditions. Peut-être justement ne voient-ils le stage que comme un entrainement supplémentaire, et non comme l'occasion d'approfondir ou de se confronter à d'autres aspects de leur discipline. Je ne me permettrai pas de juger ce point de vue, chacun ses choix, le but de l'article est simplement de montrer ce que cette attitude donne à ressentir.

J'exclus également volontairement les pénibles de base qui sont en représentation et viennent montrer "comment il font trop bien, t'as vu ?". Pour avoir été une fois cette pénible de base, je sais que ça n'apporte rien à personne, que c'est juste puéril, voir méprisant. Je crois bien que cet entraînement a été le plus désastreux de tous ceux auxquels j'ai participé ; toute à l'exaltation de ce que je venais d'apprendre (en stage justement), j'ai voulu pratiquer de cette manière dans un club d'aikibudo. Erreur grave ! J'en suis sortie avec encore plus de blocages sur cette discipline, et je doute d'avoir donné aux autres pratiquants la moindre envie de venir découvrir le travail dont j'avais tenté de faire l'éloge.
Fort heureusement, ces pénibles de base, à moins d'être gonflés d'orgueil à s'en envoler, ne sont dans ce rôle que très provisoirement (normalement, on se remet assez vite en question !). Ils sont donc très peu nombreux. Voilà pourquoi je préfère parler de ceux qui viennent travailler leur enseignement, au détriment de celui proposé.

     Bien sûr, ce comportement n'est pas propre aux stages de Léo Tamaki. En avril dernier, quelle surprise ce fut pour moi d'observer l'attitude des participants au stage de Hino senseï à Herblay ! J'étais sidérée de voir autant de pratiquants s'essayer trois fois à un exercice puis s'asseoir sur le tatami pour attendre le suivant. Investir 150€ dans un stage, avec un professeur d'une telle renommée, et en passer les deux tiers assis à attendre, j'avoue que cela me laisse pour le moins perplexe. Autant je peux comprendre que que l'on vienne chercher un entrainement supplémentaire dans un stage, autant là, je ne comprends pas. Vraiment.

     Mais après tout, c'est leur problème. Là où ça devient le mien, c'est lorsque je me trouve confrontée à leur pratique. Essayer de se plier à un exercice avec quelqu'un qui travaille d'une autre façon, cela relève de la gageure. Impossible de travailler sur le ressenti, sur la perception d'intention face à un pratiquant qui s'empresse de passer une clef dès qu'il peut. J'imagine que le ressenti pour lui n'est pas meilleur. Il doit avoir l'impression de travailler avec une sorte de blob, mou et passif. Chaque fois que je me trouve confrontée à cette situation, c'est une pleine bouffée de frustration. Je m'adapte, je reprends un travail plus dur, j'essaie d'en profiter pour travailler d'autres choses... mais j'ai tout de même cette sensation de passer à côté de ce qui est demandé et de ce que cela pourrait m'apporter. Peut-être mes partenaires ressentent-ils la même chose dans ces occasions. Difficile d'en être sûre, même s'il est probable que ce travail soit insatisfaisant pour les deux.

     Mais si la situation est insatisfaisante pour les deux, quelle est alors la solution ? Je n'ai pas de réponse à cette question. Il faut probablement couper la poire en deux et que chacun y mette du sien, néanmoins, je vois difficilement comment appliquer ce bel adage.


     D'un stage à l'autre, la répartition des pratiquants dans l'une ou l'autre tendance est très variable, même si, et à mon sens c'est heureux, les seconds ne sont jamais majoritaires. Néanmoins, et sans pouvoir expliquer pourquoi, je me suis très peu trouvée confrontée au deuxième profil dans les stages belges, ce qui explique ma préférence.

L'exception qui donne à réfléchir

   Le seul stage en France où j'ai encore moins croisé ce profil qu'en Belgique fut celui de Marseille. A vrai dire, je n'ai pas souvenir d'un seul participant qui m'ait donné cette impression, même s'il est probable que ce soit ma mémoire qui soit en cause.
   J'y ai trouvé l'attitude des pratiquants différente. Plus tournée vers ce qui était proposé et moins vers leur entrainement habituel. Mais en y réfléchissant à deux fois, il me semble que ma propre attitude était différente aussi. Plus tolérante.
Le stage était organisé par des pratiquants de Karaté. Peut-être que toute la différence réside dans ce simple fait. Les disciplines étant notoirement différentes, chacun à fait un pas vers l'autre.

Quel paradoxe qu'il soit plus difficile de faire ce pas quand nous sommes issus de la même discipline.


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jeudi 1 mai 2014

Le coin du bouquin : Homos Disparitus


Après 1 mois de silence (mais pas d'inactivité), me revoici avec un peu de lecture à vous proposer.

Voici un livre qui m'avait été conseillé par Boulet il y a quelques années. J'avais pris beaucoup de plaisir à le lire à l'époque, et j'en ai pris tout autant à le relire en le retrouvant par hasard il y a quelques jours.
 Et comme je suis sympa (si si, des fois), je partage !

Homo disparitus, Alan Weisman





L'auteur et le style d'ouvrage

Alan Weisman est un journaliste américain. Il est aussi écrivain et professeur de civilisation latino-américaine à l'université d'Arizona, mais avant tout c'est un journaliste de terrain. Un homme habitué à creuser, à grattouiller pour trouver des réponses et déterrer la ptite bête.
Et c'est exactement ce qu'il fait dans ce livre. Il fouine. 

Si vous attendez ou espérer un roman post-apocalyptique, c'est loupé, vous allez être déçus. Si l'auteur se place nettement dans l'anticipation, il est en revanche on ne peut plus éloigné du roman.
Il s'agit ici d'un essai, étayé par les interviews et les témoignages de nombreux scientifiques et experts.

Présupposé

"Imaginons plutôt un monde dont nous aurions tous disparu. Demain."
"Regardez le monde actuel autour de vous. Votre maison, votre ville. Les terres alentour, le macadam et le sol qu'il recouvre. Ne touchez à rien, contentez-vous d'extraire les êtres humains. Et voyez ce qu'il reste."

Voilà d'où part l'essai. De cette simple constatation : demain, l'homme disparait. Comme ça, d'un coup, sans catastrophe majeure entrainant avec nous quelques milliers d'espèces. Le comment, le pourquoi, peu importe : ils ne nous intéressent pas ici et Alan Weisman fait le choix délibéré de ne pas répondre à cette question. Ce qui nous intéresse ici c'est "et après ?". Quelle sera l'évolution de la planète quand plus personne ne sera là pour la voir ? c'est d'ailleurs le titre original du livre : The world without us


Une enquête minutieuse

Pour répondre à cette question, Alan Weisman mène une enquête minutieuse. Interrogeant plus d'une centaine de scientifiques et de spécialistes à travers le monde. Sans aucune pitié, il passe au crible toutes nos grandes réalisations. Du canal de Panama aux centrales nucléaires en passant par le métro de New-York. Avec en tête une seule question : si demain il n'y a plus personne pour les entretenir, que deviendront ces ouvrages ? Comment vont-ils évoluer et en combien de temps.
Si bien souvent la réponse n'est qu'une supposition, une vue de l'esprit, elle est toujours étayée par l'expérience du spécialiste ou des études dont on peut extrapoler les résultats

Un bilan dérangeant

Et le bilan est sans appel : nos traces ne nous survivront pas. Bien sûr nous emporterons avec nous quelques espèces, et la nature aura changé. Mais elle sera toujours là. La Vie reste la vie. Avec ou sans nous.

Et c'est bien ce constat qui est le plus dérangeant. Que l'on soit persuadé que l'homme détruit la planète ou qu'on soutienne le contraire, nous sommes toujours ethnocentrés. Et s'il y a bien une chose que l'homme n'aime pas entendre, c'est qu'il n'est rien. Que demain, la Terre effacera ses traces comme on souffle la poussière d'un objet. Peut importe ce que nous auront détruit, à l'échelle de la Vie et des ères géologiques, ce ne sera rien d'autre qu'une évolution parmi tant d'autres. Et la Vie continuera à créer et détruire de nouvelles espèces comme si nous n'avions été qu'un essai de plus. Nos âneries ne mettent pas en danger la Vie, elles nous mettent en danger nous, petits hommes insignifiants.
Et ça, ça pique un peu de s'en rendre compte. Surtout avec des preuves à charge !




L'automne au printemps

En ce moment, je n'ai pas trop d'inspiration. Et pas trop de temps pour écrire, il faut bien le reconnaître.
Mais j'arrive tout de même à réaliser de petites choses. Comme ce poème, qui sera sans doute retouché dans l'avenir.



L'automne au printemps


J'ai rencontré l'automne
Quand pointait le printemps
Quand mon printemps semblait éteint 
Dans l'hiver et le temps
Quand j'étouffais sous de faux bourgeons
Sous des apparences de fleurs
J'ai rencontré l'automne
Et ses bourrasques folles
J'ai vu mes feuilles
Et mes illusions
Mourir
Et recouvrir le sol autour de moi
J'ai vu mon écorce se fendre
Éclater
L'armure si patiemment construite
Tomber
Comme du bois trop sec
Mort et inutile
Alors que le printemps
N'était qu'une promesse
Repoussée sans fin
À demain
À plus tard
À jamais
Alors que le printemps
N'était qu'une promesse
J'ai rencontré l'automne
Et j'ai abandonné
Ma vieille peau craquelée
Dans le tourbillon de ses vents
Arrosée de ses pluies
Poussée par son élan
Je suis née de mes graines
J'ai germé de moi-même
Et l'automne en passant 
A créé le printemps.

vendredi 28 mars 2014

Pain hyper-protéiné et hypo-glucidique (recette pour machine à pain)

Il y avait longtemps que je ne vous avais pas fait profiter de mes expérimentations hyper-protéinées !
Pour remédier à cela, je vous propose aujourd'hui une recette très simple de pain hyper-protéiné à faire en machine à pain. Vous pouvez bien sûr l'adapter à la main, si vous êtes plus courageux que moi ...




Ingrédients :

300 ml d'eau tiède
l'équivalent volume de 350 g de farine en farine de lupin
l'équivalent volume de 150 g de farine en gluten pur
2 cc de sel fin
250 ml de lait délactosé
2 sachets de levure boulangère

Mettez les 300 ml d'eau dans la machine à pain. Ajoutez le sel.

Dans un verre mesureur, utiliser les graduations "farine" pour mesurer 350 g de farine de lupin.
ATTENTION ! Utilisez bien un verre mesureur et non une balance. La farine de blé et la farine de lupin n'ont pas du tout la même masse volumique ! Vous utilisez ici un équivalent volume, pas un poids !

Dans le même verre mesureur, complétez jusqu'à 500 g avec du gluten pur.

Versez le tout dans la machine à pain et ajoutez la levure.

Réglez votre machine à pain sur "pâte à pizza". Elle doit pétrir et faire lever.
A ce stade, la pâte à un aspect très granuleux. On dirait une pâte à crumble. C'est normal !

Une fois le temps de pousse écoulé, c'est à dire une fois que le programme est terminé, ajoutez le lait.

Réglez votre machine sur le programme "pain complet", 750 g et grillage maximum.
Quand la machine a terminé, vous n'avez plus qu'à déguster !




Ce pain est au dessus des 40% de protéines et en dessous des 5% de glucides. Ça semble évident, mais je vais le préciser quand même : n'en consommez pas si vous êtes allergique au gluten !

samedi 22 mars 2014

Quotidien et partique martiale


La pratique martiale, lorsqu'elle est bien abordée comme un art et non comme un sport, n'est pas de ces activités qui demeurent cloisonnées dans un petit domaine alloué. Bien au contraire, elle déborde, modifie, imprègne tous les domaines de notre vie.

Entrée dans les arts martiaux

Contrairement à beaucoup de pratiquants, je n'ai pas commencé les arts martiaux dans l'enfance. Ce n'est pas faute de l'avoir voulu, mais chaque demande s'est traduite par une inscription... à la danse ! Une lubie maternelle visant à rendre sa progéniture gracieuse et féminine ? Peut-être. Mais en vain. Ceux qui me connaissent savent que ma grâce se situe quelque part entre le fer à repasser et l'enclume de forge !
Bref, j'ai commencé les arts martiaux à 20 ans, une fois mon indépendance bien établie. Je me suis promenée d'art en art avant de connaître un premier arrêt à 25 ans pour des raisons familiales.
Un peu plus de deux ans plus tard, ma rencontre avec Max Senseï ( grâce à mon ami Daniel) me ramenait au dojo. J'ai tenu deux années et demie avant de céder aux mêmes exigences familiales et de mettre un terme à ma pratique. J'ignorais à l'époque qu'en réalité, c'était mon couple que j'étais en train d'arrêter et que j'allais revenir 4 ans plus tard vers le Karaté (entre autres), et surtout vers Max Senseï (entre autres aussi).

Avantages et inconvénients

Mais revenons-en au sujet.
J'ai donc commencé les arts martiaux tardivement. Si si, 20 ans, c'est tardif. Et comme en prime j'ai pas mal butiné avant de trouver un enseignement qui me parle vraiment, je suis restée le plus souvent dans la position du débutant.
Généralement en compagnie de pratiquants qui étaient restés plus ou moins fidèles au même art depuis leur enfance, j'ai pu souvent mesurer les inconvénients d'avoir commencé si tard.
Inutile d'en dresser la liste, tout le monde les connait. La mémoire, la capacité d'apprentissage, l'acquisition de réflexes... Tout cela se fait bien plus lentement à 20 ans qu'à 7. Et je ne parle même pas de la souplesse !

Pour autant, n'y a-t-il vraiment que des inconvénients ? Je ne le pense pas. D'avoir parcouru d'autres chemins, je suis riche aujourd'hui des enseignements qu'ils m'ont apportés. Enseignements, méthodes, conceptions... idées reçues, bien souvent aussi !
Tout cela va parfois dans le même sens que ce que m'enseignent les arts martiaux, et parfois totalement à l'encontre, provoquant de brutales remises en questions.

Quoi qu'il en soit, ce bagage me permet de prendre conscience de ce que la pratique martiale m'apporte à tous les niveaux. Chaque petite modification qui en est issue est visible, analysable. Et je n'aurais probablement pas cette facilité à observer l'influence de la pratique martiale sur ma vie si je n'avais pas d'éléments de comparaison. On se pose beaucoup moins de questions sur les habitudes qui nous gouvernent depuis l'enfance.
"La pratique martiale est quelque chose qui a une profonde influence sur nous. Parfois plus qu'on ne l'imagine." (Tamaki Senseï)
En effet, difficile parfois de réaliser à quel point elle influence des pans entiers de notre vie, en apparence très éloignés. Mais lorsque l'influence arrive brutalement à l'âge adulte, elle devient changement. Bouleversement. Il est alors beaucoup plus facile de la percevoir, de l'appréhender.

Repenser ce que l'on croyait savoir

Entrer dans les arts martiaux, et particulièrement les arts martiaux asiatiques, c'est se mettre en position de tout changer (ou presque). On en vient très rapidement à reconsidérer beaucoup de choses, jusqu'aux plus petits détails, comme la façon de poser son pied en marchant par exemple.
Des détails mais aussi des conceptions plus générales, comme notre rapport aux autres. Ou notre façon d'enseigner.

Certains le savent peut-être, j'enseigne le français (et le latin) en collège. Jusque récemment, je n'avais que rarement remis en question les programmes ou la façon d'enseigner communément admise. Il faut croire que cela devait tout de même arriver, et, aussi étrange que cela puisse paraître à certains, c'est la pratique martiale qui m'a amenée à repenser ma façon d'enseigner. Ma conception même de l'enseignement.

Je ne me risquerai pas à rapporter ici le discours qui a lancé le processus mental, car je n'en ai pas retenu les mots exacts. En résumé, Léo Tamaki  Senseï nous expliquait que son objectif n'était pas tant de nous apprendre un éventail exhaustif de techniques que de nous apprendre à bouger.
Sur le moment, je n'ai pris ces quelques phrases que dans le cadre martial. Mais une fois le cours terminé, elles ont commencé à infuser dans mon esprit, contaminant bien d'autres domaines, soulevant de nouvelles questions. Dont une principale : "Et moi, qu'est-ce que j'enseigne à mes élèves ?" Non pas tant "qu'est-ce que je mets dans mes cours ?" mais bien "qu'ont-ils vraiment appris en fin d'année ? Que leur reste-t-il qui va leur servir ?".

En toute honnêteté, la réponse n'était pas flatteuse. J'ai donc commencé à envisager l'enseignement autrement. Au fond, finir le programme, leur faire apprendre qui était Aragon ou les grands noms du mouvement romantique, ça n'a pas grande importance... J'en entends qui grincent des dents, ils ne vont pas tarder à faire une attaque. Ça n'a pas grande importance, et pire : ça n'a pas grand intérêt, puisqu'ils s'empresseront de tout oublier à peine le cours suivant entamé. On est donc bien dans l'inutile.
Bien sûr, les programmes officiels annoncent tout un panel de compétences à leur donner. Mais la liste des connaissances est telle que bien souvent il faut y renoncer pour finir le programme.


Oui mais...

... alors quel intérêt ? Pourquoi leur faire faire du français, ou pire, du latin, si l'on admet d'emblée qu'il n'en retiendront pratiquement rien ?
J'ai souri toute seule lorsque j'ai compris que la réponse m'avait été donnée en même temps que la question : apprendre à bouger. Il me fallait juste comprendre cela au-delà du contexte. Mais tout est là. Savoir bouger. Avec son corps ou avec son esprit. Bouger dans l'espace, bouger dans un texte, bouger entre deux langues, bouger entre les idées et les concepts pour pouvoir s'en servir.

J'ai donc complètement ré-orienté mes cours, n'utilisant plus le programme que comme un outil, un support pour leur transmettre cette capacité à bouger. Peu m'importe qu'ils connaissent ou non beaucoup d'oeuvres et de textes, je veux qu'ils puissent comprendre n'importe quel texte. Peu m'importe qu'ils sachent écrire un sonnet, je veux qu'ils sachent s'exprimer à l'écrit avec précision et clarté, quelle que soit l'idée qu'il veulent transmettre.

Au final, s'ils ne savent plus qui est Molière quand arrivera le mois de juin, je n'en ferai pas une maladie. Mais s'ils sont tous capables de comprendre un texte inconnu en moins de trois lectures, alors je pourrais considérer que je leur ai vraiment appris quelque chose.
Affaire à suivre, donc...

jeudi 20 mars 2014

Soufflé à la citrouille et soupe d'automne

Pour fêter l'arrivée du printemps, quoi de mieux qu'une recette... d'automne !


Oui, vous l'aurez deviné, encore une recette que je devais donner il y a un certain temps et que j'ai oublié de mettre en ligne. Je suis en mode "je rattrape mon retard" en ce moment...

Soufflés à la citrouille



ingrédients :

1 citrouille pas trop grosse
100 g de gruyère rappé
3 gros œufs
du beurre
du lait
du sucre glace
6 gousses de cardamome verte
sel et poivre

Préchauffez le four à 180°c.

Videz la citrouille, épluchez-la et débitez-la en cubes grossiers.
Prélevez-en 600g, placez-les dans une casserole, salez, poivrez et couvrez de lait.
Faites cuire la citrouille à feu doux pendant 15 à 20 minutes. Les cubes doivent tomber quand on les pique avec la pointe d'un couteau.

Sortez les morceaux de citrouille du lait SANS JETER LE LAIT, et placez-les dans une terrine (si vous avez un mixeur plongeant) ou dans le bol du mixeur. Vous l'aurez compris : mixer !
La purée doit être assez lisse pour que le soufflé monte bien.

Ajoutez le gruyère rappé et les jaunes d’œuf. Mélangez vigoureusement au fouet.

Videz les gousses de cardamome, placez les graines dans un mortier de cuisine et broyez-les finement. Ajoutez la poudre à la préparation et mélangez.

Montez les blancs d’œufs en neige, puis ajoutez-les à l'appareil en mélangeant délicatement avec une spatule.

Beurrez le ou les moules. Vous pouvez faire un gros soufflé ou plein de petits comme sur la photo.
Personnellement, j'utilise des pots de yaourt, mais des mugs font tout aussi bien l'affaire.
Une fois les moules beurrés, chemisez-les avec du sucre glace. Oui oui, du sucre glace, et non de la farine ! Vous verrez que votre soufflé n'en montera que mieux et que cela ne sucre pas la préparation !

Faites cuire 30 minutes au four. Servez immédiatement.

Attention, quand on fait un soufflé, ce sont les invités qui attendent. Pas le soufflé, à moins de vouloir l'amener tout raplapla sur la table.
Deuxième chose, veillez à ce que la vitre du four soit bien propre pour pouvoir surveiller le soufflé. Il ne faut surtout pas ouvrir la porte du four en cours de cuisson, sinon, il retombera.


Et comme je déteste le gâchis, voici une deuxième recette pour écouler le lait de cuisson et le reste de la citrouille.

Soupe d'automne


ingrédients :

Le reste de la citrouille
le reste du lait de cuisson
une poignée de châtaignes
2 pincées de muscade rappée
1 CS de beurre
sel et poivre

Dans une grosse casserole, faites revenir les morceaux de citrouille dans le beurre, juste pour les colorer.

Salez, poivrez, et couvrez avec le reste de lait. Si le lait ne couvre pas totalement les morceaux de citrouille, complétez avec de l'eau ou du lait.

Laissez cuire à feu doux au moins 15 minutes.

Pendant ce temps, fendez les châtaignes, placez-les dans un bol d'eau chaude et passez-les 10 minutes au micro-onde.
Rincez les châtaignes à l'eau froide et épluchez-les. Vous pouvez aussi utiliser des châtaignes surgelées (et donc toutes épluchées), mais Krom rira...

Hachez grossièrement les châtaignes et ajoutez-les à la citrouille avec la muscade.
Laissez cuire encore 10 minutes, puis mixez. Goûtez et rectifiez l'assaisonnement si nécessaire.

Servez chaud avec du bacon bien grillé !

Bon appétit !

dimanche 16 mars 2014

Du juste échec



Échec. Voilà un mot qui sonne comme une fin en soi.
Lorsqu'on parle d'échec, on pense dans un premier temps "défaite", "abandon" ou "renoncement". Des mots tels que "dépassement" ou "persévérance" ne viennent à l'esprit que plus tard. Quand ils viennent.
Une pensée secondaire qui me semble pourtant être l'essence même de l'échec, sa continuité nécessaire.

Confrontation à l'échec


Certain d'entre vous le savent peut être, j'ai participé il y a maintenant une dizaine de jours à un stage d'arts martiaux à Marseille. Un stage d’aïkido avec Léo Tamaki Senseï, pour être plus précise.
Si je suis loin d'avoir brillé lors des précédents stages réalisés sous l'égide de ce Maître (ce n'est d'ailleurs pas l'objectif), cette cession m'a particulièrement déstabilisée. Je ne crois pas avoir jamais buté sur autant d'exercices en aussi peu de temps... C'est à dire sur la quasi totalité des exercices pour être parfaitement honnête. Je me suis rarement autant confrontée à l'échec en aussi peu de temps (7h30 de cours en tout). Mais très loin de me braquer, ces échecs n'ont fait que me pousser vers le cours suivant.

L'échec moteur

Je n'ai jamais considéré l'échec comme une fin, je ne suis jamais partie sur un projet en me disant d'emblée "si j'échoue, tant pis, je laisse tomber.". Pourtant je dois reconnaître que certains échecs, tous domaines confondus, ont été plus que cuisants et m'ont laissée suffisamment amère pour me couper toute envie d'insister. On n'est pas toujours à la hauteur de ses idéaux. Et s'il est facile de crier "Gambatte !" aux amis sur le point de baisser les bras, il nous arrive parfois d'oublier que nous pouvons être courageux ou persévérants. Il est parfois plus confortable de se dire "tant pis" que de se souvenir que nous sommes capables. Hautement capables, quand nous le voulons vraiment.

Mais quelques fois, un échec n'est rien de plus qu'un bond en avant. Aussi paradoxal que cela puisse paraître. Un grand coup de pied au derrière qui nous crie "Avance !". Il arrive parfois que, bien loin de nous arrêter, un échec vienne galvaniser notre rage d'avancer. C'est ce qui s'est passé pour moi il y a quelques jours. L'échec qui révèle l'évidence d'un chemin plutôt que la tentation d'en prendre un autre (plus facile).

A quoi ça tient ? Grande question. J'ai passé une bonne partie de mon dimanche après-midi à cogiter sur la question. Une grande partie du trajet de retour aussi. Et je n'ai cessé de retourner la question dans ma tête depuis une semaine. Qu'est-ce qui fait qu'un échec vous pousse en avant au lieu de vous stopper net ? Qu'est-ce qui fait que vous êtes encore à 1h du matin, sur la terrasse, dans le noir, à répéter un geste inlassablement ? Qu'est-ce qui fait que vous n'avez pas jeté l'éponge pour vous concentrer sur autre chose ? Qu'est-ce qui change l'échec frein en échec moteur ?

A cette heure, je n'ai encore que des ébauches de réponse. Ou plus exactement des germes de raisonnement qu'il sera nécessaire de laisser grandir.

Le miroir



Il me semble que la réponse que nous donnons à un échec dépend du miroir que l'on nous tend. Je développerait cette idée du miroir dans un prochain article, mais disons pour faire simple que chaque fois que nous interagissons avec une personne, cet "autre" nous tend un miroir et nous permet ainsi de voir une image de nous même. Inutile de se faire des illusions, tous les miroirs sont déformants. Parce qu'humains. Ils peuvent l'être plus ou moins, nous déformer positivement ou négativement, quoi qu'il en soit, ils renvoient toujours une image influencée. C'est cette influence qui va conditionner, en partie, notre réaction.
Face à un échec, si l'image renvoyée est teintée du mépris de celui qui tient le miroir, il y a peu de chance que cela nous pousse à renouveler nos tentatives. Les miroirs trop conciliants ("nan mais c'est l'exercice qui est nul") ont le même effet. Ils nous confortent dans notre état actuel, sans jamais nous pousser à avancer.

J'ai croisé bien des miroirs. Des méprisants, des insultants, des faussement flatteurs. Aucun de ceux là ne m'a jamais fait avancer. Mais parfois, on rencontre un miroir qui vous tend une image au plus proche de la réalité, à la fois sans mépris et sans fausse indulgence. Juste teintée d'encouragement et d'approbation de la tentative.
Voilà des miroirs qui contribuent à rendre un échec moteur, d'autant plus lorsqu'il sont tendus par un Maître pour lequel vous avez beaucoup d'estime.

Le juste échec

Mais en tout premier lieu, il est probable que la réponse dépende de l'échec en lui même. Pour donner une réaction positive, l'échec doit être juste. Pas au sens "mérité" (encore que), mais au sens "dosé".
Se confronter à un exercice et échouer à le réussir, c'est une chose. Échouer à comprendre ce qui est attendu, c'en est une autre.
A plusieurs reprise, j'ai entendu Tamaki Sensei insister sur le travail d'Uke et sur la juste difficulté à opposer pour amener son partenaire à un travail de plus en plus approfondi et précis.
Il me semble aujourd'hui entrevoir que ces paroles allaient plus loin, qu'elles concernaient davantage que le travail d'Uke.
Dans chaque exercice que j'ai échoué à réussir, j'ai pu percevoir ce qui était attendu et sentir physiquement mes erreurs. Si je suis encore très loin d'être en mesure de les corriger, cette prise de conscience est primordiale. Car c'est là que se trouve, à mon sens, le juste échec. Échouer, mais avec la possibilité de travailler sur cet échec, sur ses erreurs, ses défauts.
Pour être moteur, un échec ne doit amener ni rancœur ni volonté d'abandon, il doit apporter la frustration. Parce que la frustration, c'est l'envie de plus. C'est la frustration qui vous fait jurer dans l'échec, mais c'est elle aussi qui vous pousse à essayer encore et encore. Quitte à répéter indéfiniment le même mouvement, même à 1h du matin, même dans le noir, même, même, même... Peu importe. Ce qui compte, c'est que vous savez qu'il y aura un moment où vous réussirez. Un moment où vous aurez cette clef pour ouvrir de nouvelles portes, vers de nouveaux chemins (et de nouvelles frustrations...).

Le début d'un chemin



Je suis donc rentrée ce lundi riche de nouvelles sensations... et, vous l'aurez compris, de nouvelles frustrations !
J'ai la sensation étrange d'avoir fait tomber des murs. L'obstacle écroulé, mon champ de vision est plus large. Je peux voir le chemin à parcourir jusqu'à un horizon plus lointain (tout en sachant qu'il se poursuit derrière cet horizon). Il n'en reste pas moins qu'à mes pieds se trouve toujours un obstacle : les gravas du mur. Pour avancer, il va falloir dans un premier temps franchir cet obstacle. Ce qui annonce des jours, voir des mois (des années ?) de travail.
Mais loin de me décourager, c'est un travail attendu et souhaité.

mardi 11 mars 2014

Je suis la galette...

J'avais promis il y a quelques temps de donner ma recette de galette à Anaïs et à je ne sais plus qui d'autre. Oui, bon, j'ai promis ça en janvier, ok... Disons que j'ai pris un léger retard dans mes articles ;) Les dernières semaines ont été un brin chargées.

Mais comme vieux motard que j'aimais, voici donc la recette, avec en prime des petits gribouillis explicatifs. Et comme je suis une fille sympa (des fois), je vous mets en prime celle de la galette au chocolat et celle aux pommes. Les mauvaises langues diront sûrement que j'ai oublié laquelle des trois on m'a demandé, je leur
répondrai des histoire de bave de crapaud et de colombe, tout ça tout ça !


Bref, revenons-en à nos galettes ! Une bonne galette c'est d'abord une bonne pâte feuilletée.

La pâte feuilletée

ingrédients :
500g de farine tamisée
250g d'eau à température ambiante
10g de sel fin
375g de beurre doux (un beurre de qualité donne une pâte de qualité...) à température ambiante

Il vous faut d'abord réaliser une détrempe. C'est à dire une pâte formée de farine, de sel et d'eau.
Si vous avez un pétrin ou un robot muni d'un crochet, vous pouvez réaliser cette étape dedans.
Personnellement j'utilise la cuve de ma machine à pain. Elle fait ça très bien et je n'en ai pas sous les ongles à l'arrivée (oui, chacun ses excuses pourries pour justifier sa fénéantise) !
Si vous réalisez cette étape à la main, pétrissez peu la pâte. Elle n'en aura que plus de facilité à feuilleter. Si vous la réalisez au pétrin, robot ou machine à pain, surveillez bien le pétrissage et arrêtez le pétrin dès que la pâte est homogène.

Une fois arrivé à ce stade, fleurez le plan de travail et sortez la pâte du pétrin, formez une boule et fendez-la en croix jusqu'à la moitié de son épaisseur. écartez légèrement les pointes formées par cette coupe comme si vous vouliez façonner une fleur.

Filmez la pâte ou placez-là dans une étamine (je préfère cette méthode), et réservez au frais pendant 30 minutes.

Note : ce premier temps de pose peut être plus long. Vous pouvez par exemple réaliser la détrempe la veille au soir et travailler votre pâte le lendemain.Les autres temps de pose (entre les tours) pourront également être plus long, pourvu qu'ils soient identiques.

Une fois votre pâte reposée, il est temps de passer au tournage. C'est là que les choses se corsent (rien à voir avec l'île).

Fleurez le plan de travail et abaisser la pâte en suivant la forme de fleur que vous avez découpée.
C'est à dire qu'à l'arrivée, vous devez obtenir une abaisse de pâte en forme de croix : un carré central et 4 allonges plus ou moins carrées identiques de chaque côté du carré central. Allongez bien les morceaux des cotés, ils doivent être un peu plus long qu'un coté de carré. Le carré central reste, pour sa part, beaucoup plus épais (4 fois plus en théorie, mais on n'est quand même par au micron près).


Prenez le beurre et étalez-le en totalité sur le carré du milieu. Vous allez obtenir une couche très épaisse (1 à 3 cm à vue de nez), c'est normal. L'essentiel c'est que la couche fasse la même épaisseur sur l'ensemble du carré central.

Rabattez l'allonge de droite sur le carré beurré, bien bord à bord. Otez la farine qui s'était collée sous l'allonge que vous venez de rabattre. Pour ce faire, j'utilise l'étamine, mais vous pouvez tout aussi bien utiliser un pinceau de cuisine.


Faites pivoter la pâte d'un quart de tour dans le sens horaire.


Vous avez de nouveau une allonge à droite (et plus d'allonge en bas donc), rabattez-la sur le carré central, bien bord à bord. Otez la farine qui se retrouve sur le dessus.


Encore un quart de tour dans le sens horaire.


Rabattez l'allonge de droite et ôtez la farine en excès.


Un dernier quart de tour, toujours dans le sens horaire, rabattez la dernière allonge et ôtez la
farine.



Si vous avez bien suivi toutes les étapes, vous avez maintenant un beau carré, fermé de tous les côtés. S'il n'est pas vraiment carré, pas de soucis, mais veillez bien à ce qu'il soit fermé de tous les cotés. Pincez les coins pour les souder.

Note : ce rabattage en croix peut sembler fastidieux et inutile. Au contraire il est absolument nécessaire. Si vous repliez simplement en deux ou en trois avec votre beurre au milieu, l'essentiel du beurre va se retrouver sur le plan de travail quand vous allez abaisser votre pâton. C'est pour cette raison qu'on l'enferme. Ainsi il s'incorpore à la pâte au lieu de s'éparpiller sur le plan de travail.

Note 2 : vous pouvez bien tourner votre pâte de le sens que vous voulez. Il n'y a pas crime de lèse majesté si vous tournez dans le sens anti-horaire ! En revanche, vous devez choisir un sens et vous y tenir tout le long de la recette, sans quoi votre feuilletage en pâtira. Les droitiers étant plus nombreux, je donne le sens horaire dans la recette, ce sens leur étant plus naturel.

Abaissez la pâte en colonne devant vous. C'est à dire que vous devez obtenir un long rectangle de pâte étalé devant vous, et d'une épaisseur régulière de 1cm.

Faites pivoter la pâte d'un quart de tour dans le sens horaire. Le rectangle est maintenant allongé devant vous. Pliez-le en 3. D'abord le coté droit, ôtez la farine en excès, puis le gauche et ôtez également la farine.
Attention, vous devez réaliser un beau pliage, bien bord à bord. Pas un à peu près.

Etalez de nouveau en colonne devant vous, pivotez d'un quart de tour dans le sens horaire, et pliez
de nouveau en trois en ôtant la farine en excès au fur et à mesure.

Vous venez de donner deux tours à la pâte. Avec vos doigts ou avec la pointe d'un couteau, faites deux petites marques dans le coin supérieur droit de votre carré de pâte.

[Cette marque a plusieurs rôles. Déjà, si comme moi vous avez deux neurones connectés à la fois, elle vous rappelle à combien de tours vous en êtes. Ensuite, si vous n'êtes pas seul en cuisine, si vous vous répartissez les tâches pour la préparation d'une soirée par exemple, la personne qui prendra votre suite saura également à quelle étape reprendre. Enfin, la position de la marque vous permet de savoir dans quel sens prendre la pâte pour les tours suivant, car il faudra continuer à enchaîner les tours quart de tour par quart de tour, toujours dans le même sens.]

Replacez la pâte dans son étamine et réservez au frais pendant 30 minutes (ou plus mais pas moins).

*30 minutes plus tard*
Fleurez le plan de travail, sortez la pâte du frigo et de son étamine, et placez là devant vous. Les marques doivent se trouver en haut à droite, exactement là où vous les avez faites.
Etalez la pâte en colonne, tournez d'un quart de tour dans le sens horaire et pliez en trois bord à bord en ôtant l'excédent de farine au fur et à mesure. Recommencez.

Vous venez de donner deux tours supplémentaires, vous en êtes donc à 4 tours.

Faites 4 petites marques dans le coin supérieur droit de votre carré, et replacez-le au frais dans son étamine POUR LE MÊME TEMPS QUE LA FOIS PRECEDENTE.

*30 minutes plus tard*

Donnez deux tours de plus en suivant les explication ci-dessus, et replacez de nouveau au frais, toujours pour le même temps.

Votre pâte a à présent 6 tours. C'est le nombre minimum de tour d'une pâte feuilletée. Vous pouvez donner davantage de tours, pourvu que vous respectiez les étapes, le sens de tournage et les temps de pause. Plus vous donnez de tours à une pâte, plus elle sera légère. Ce qui implique aussi qu'elle se soulève un peu plus à la cuisson.

Arrivée à cette étape, je coupe mon pâton en deux. La partie de gauche (non marquée) sera utilisée telle que pour formée la base des galettes. La partie de droite, marquée de 6 petites marques en haut à droite, reçois deux tours supplémentaire. Elle formera les pâtes du dessus.

ATTENTION : vous ne devez en aucun cas et à aucun moment repétrir votre pâte feuilletée. Elle perdrait immédiatement et irrémédiablement son feuilletage.

Pour info, avec cette recette je fais deux galettes, soit 4 abaisses de pâte feuilletée.

Retour à la galette !

La frangipane

Ingrédients :
140g de poudre d'amande
100g de sucre glace
2 gros oeufs (ou 3 petits)
75g de beurre mou
1 fève

La plupart du temps, la poudre d'amande que vous trouvez dans le commerce est assez grossière. Je vous conseille donc de la passer au mixeur pour l'affiner. Comme pour une pâte d'amande, plus fine est votre poudre d'amande, plus homogène sera le mélange final, comme le dit maître Yoda (ou pas).
Personnellement je place ma poudre d'amande dans le mixeur et une fois longuement mixer, j'y ajoute le sucre. Et je remixe encore un coup, histoire de faire bon poids bonne mesure.

Dans un bol à part, battez les oeufs et ajoutez le beurre. Quand ce mélange est bien homogène, vous pouvez éventuellement ajouter une cuillère à café d'essence d'amande amère si vous aimez un goût d'amande plus prononcé, une cuillère à soupe de rhum, ou encore une cuillère à soupe d'eau de rose pour une touche d'originalité. Ou rien pour les puristes !

Utilisez ce mélange pour mouiller progressivement la poudre amande-sucre en mélangeant à la spatule au fur et à mesure.
Un conseil : utilisez vraiment une spatule, et pas un fouet. Déjà parce que la frangipane, ça colle au fouet, c'est un rien pénible. Ensuite parce que le fouet fait entrer trop d'air dans le mélange. Ce qui risque de le faire gonfler à la cuisson. Il serait dommage que votre pâte supérieure éclate. Pour celles et ceux qui ont déjà préparé une tarte amandine, c'est le même principe.

Une fois le mélange parfaitement homogène, la frangipane est terminée.

Reprenez votre pâton à 6 tours et coupez-le en deux. Abaissez la moitié et garnissez un plat à tarte ou faites un cercle sur une plaque de cuisson (je préfère cette méthode).
Garnisez avec votre frangipane en laissant 3 cm libre tout autour. Noubliez pas de mettre la fève ! Si tata Simone serait heureuse d'échapper à la couronne, les enfants, eux, seraient déçus !

Reprenez votre pâtons à 8 tours, coupez-en la moitié et abaissez-la. Découpez un cercle de pâte qui doit être un peu plus petit que celui à 6 tours.
Couvrez la frangipane avec ce cercle et rabattez ce qui dépasse de la pâte du dessous pour fermer la galette.

Avec la pointe d'un couteau dessinez des motifs sur la galette pour facilité la cuisson de la pâte. vous pouvez également utiliser les chutes de pâte (sans lespétrir) pour réaliser de petites roses de décoration.

Badigeonnez la galette avec un jaune d'oeuf battu avec une cuillère à soupe d'eau.

Enfournez à four chaud et cuire environs 25 minutes à 220°c.

Variante : le fourrage au chocolat.

ingrédients :
50g de poudre d'amande
50g de sucre glace
100g de chocolat à cuire
50g de beurre mou
50g de crème fleurette
2 gros oeufs (ou trois petits)
1 fève

Mixer amande et sucre, comme dans la version précédente.
Préparez une ganache avec le chocolat et la crème :
Placez le chocolat en petits morceaux et la crème au bain marie jusqu'à obtenir un mélange bien lisse et brillant. réservez à température ambiante.
Mélanger les oeufs et le beurre, puis mouillez le mélange amande-sucre avec en mélangeant à la spatule. Quand le mélange est homogène, ajoutez la ganache refroidie. Attention ! Ne mélangez pas à chaud, votre ganache granulerait !

Faites vos abaisses comme précédemment, garnissez, assemblez et mettez au four de la même façon.

Il est possible d'ajouter à cette garniture des éclats de noisette, de praline ou de nougatine.

Enfin dernière recette, la version pomme noix


mercredi 15 janvier 2014

Ressentis et considérations personnels au retour d’un stage d'Aïkibudo


Aujourd’hui, de nouveau, un article personnel. Un point de vue, un ressenti. Décidément, il faut croire qu’ils vont devenir monnaie courante !

Dimanche matin, j’ai participé (avec d’autres élèves de mon dojo) à un stage d’aïkibudo organisé par la FFAAA. Habituellement, quand je choisi un stage d’AM, je choisi surtout le Sensei qui l’anime. Là, j’ai suivi le mouvement, mais j’avoue que, naïvement peut-être, je m’attendais à un déroulement et une ambiance similaire à ce que j’ai pu connaître. Autant vous dire que j’ai été un poil déçue.

Mais pour être à peu près claire dans mon propos, reprenons les choses dans l’ordre.
Début du stage 9h30. Après les saluts et échauffements d’usage, nous commençons le travail. Tous ensemble. Les élèves avancés et les ceintures blanches ensemble. Pourquoi je précise ? Vous allez comprendre…

Donc le travail commence. Plusieurs exercices s’enchainent, on change régulièrement de partenaire, les élèves avancés (beaucoup sont des enseignants) ne sont pas avares de conseil et cette première partie est très enrichissante. Tous ceux avec qui j’ai l’occasion de travailler à ce moment ont cette mentalité de partage et de transmission que j’apprécie tant dans les AM. « Si tu veux apprendre, tu trouveras toujours quelqu’un pour t’enseigner. »

Mais après la première heure et demie de stage, nouvelle consigne : les élèves 1er Dan, aspirants et au-delà d’un coté, les ceintures blanches de l’autre. Ok, soit. Pourquoi pas.
C’est là que les choses se gâtent. Déjà le Sensei nous a « oublié » une bonne vingtaine de minute sur un exercice. Jusqu’à ce qu’un de ses assistants se dise qu’il serait peut-être judicieux de nous donner une nouvelle consigne. Sympa. Mais bon, à la rigueur, nous étions nombreux, disons que c’était juste une mauvaise synchronisation.

Ce qui m’a beaucoup plus déplu ne tient pas aux enseignements mais aux participants du stage. J’étais de très loin la plus débutante du groupe : tous avaient plusieurs années de pratique quand je n’ai commencé qu’en septembre dernier (soit 4 mois de pratique). Personnellement, ça ne m’a jamais dérangé d’être débutante. Oui, je fais des erreurs, je m’embrouille dans les noms (quand ça n’est que dans les noms), mais il me semble qu’on est tous là pour apprendre. Visiblement, certains ne partagent pas cette opinion et trouvent inadmissible qu’on accueille les débutants aux stages.

Premier partenaire de travail, chaque erreur donne lieu à des soupirs, des grognements, des regards méprisants… Je ne relève pas. Pas la peine. Des mal-lunés, il y en a partout et on a tous des jours sans. Quand vient sont tour de travailler, il se loupe plusieurs fois sur la technique… Je lui fais une correction : soupir, yeux levés au ciel, haussement d’épaule… Bref une attitude de merde (désolée pour la grossièreté). C’est pas grave, je tiens mon rôle d’uke avec complaisance. La patience et le sang-froid sont aussi un domaine où on peut apprendre !

Changement d’exercice et de partenaire (enfin, pourrais-je dire à plus d’un titre !). Oui, mais pas changement d’attitude. Avec en prime une volonté de faire mal (pour dissuader de revenir peut-être ?) : Clefs passées en force et en à-coup, clefs maintenues au-delà du signal du partenaire, atemis portés, et de préférence en nukite, etc… Désolée, mais je n’aime pas prendre des coups gratuitement. Donc je réagis. Je bloque, je dévie, je lance des frappes en réponse (même si je les arrête juste avant de toucher). Bref j’utilise ce que je maîtrise un peu plus : des techniques de karaté. Entendons nous bien, elles n’auraient servi à rien face à un élève plus avancé. Mais là, visiblement, celui-là ne s’était jamais confronté à d’autres AM. On pourrait croire que ça l’aurait ramené à davantage d’humilité… Que nenni. Le bougre s’énerve et pleurniche que je ne tiens pas mon rôle d’uke. Sans bien sûr se demander pourquoi.

Nouveau changement… mentalité identique. Je commence à me dire que soit je n’ai pas de bol, soit ils sont tous comme ça. Après une dizaine de changements, je me suis rendue à la seconde hypothèse.

En résumé, j’ai un ressenti pour le moins mitigé sur ce stage. J’y ai appris des choses en aïkibudo, bien sûr. Mais aussi des choses sur la nature humaine qui me déplaisent fortement. Alors quoi ? C’est seulement au premier Dan qu’on acquière humilité, patience et esprit de partage ? Ou bien est-ce l’attitude du Sensei qui déteint sur ses élèves ou sur les participants d’un stages ? J’avoue ne pas avoir la réponse à cette question.
Jusqu’à présent, j’ai dû avoir énormément de chance. Les dojos dans lesquels j’ai pratiqué, quelque soit l’AM, étaient tous à dimension humaine et/ou menés par des Sensei qui jamais n’auraient toléré ce genre d’attitude chez leurs élèves. J’ai cru naïvement que c’était la norme. J’ai eu la chance et le plaisir en novembre dernier de participer à un stage de (Léo) Tamaki Sensei, stage qui m’avait conforté dans cette idée. La patience de Léo Tamaki, son envie de transmettre et ses qualités d’enseignant sont contagieuses, chaque élève les fait siennes, ne serait-ce que le temps d’un stage. Quelle douche froide dimanche de découvrir un Sensei qui parade dans les rangs pendant les exercices, ne conseille que les plus avancés, oublie une partie des élèves dans un coin… et de voir à quel point cette attitude se retrouve chez les participants !


En conclusion, il est plus que probable que je retourne à mes choix premiers : choisir non pas des stages mais les Sensei qui les animent. 

mardi 14 janvier 2014

Cookies hyperprotéïnés et hypoglucidiques


Comme promis, voici la recette des cookies !

Tout d'abord, la recette d'origine (spécialement pour Tof).

Ingrédients

220gr de farine
1/2 sachet de levure
120gr de sucre roux
1 sachet de sucre vanillé
1 oeuf
100gr de beurre fondu
1cc de miel (facultatif)
100gr de pépites de chocolat ou d'amandes ou de pralines ou de noisettes... bref soyez créatifs !

Mélanger tous les ingrédients secs dans un saladier.
A part, battez l'oeuf avec le beurre fondu et le miel, puis ajoutez au mélange sec.
Mélangez bien, puis déposez de petits tas de pâte sur une plaque anti-adhésive ou huilée (ou du papier sulfurisé). Ecrasez les tas avec le dos d'une cuillère pour former des disques d'un centimètre d'épaisseur.

Cuire à four chaud, 12 minutes à 200°C.

Maintenant la version hyperprotéïnée

ingrédients :

2 gros oeufs (ou 3 petits)
1 sachet de levure
6 CS d'un édulcorant supportant la cuisson
100gr de pépites de chocolat non sucrées (voir plus bas)
250ml de farine de lupin (attention !!! 250 ML ! pas 250GR !!!)
125ml de gluten (attention, là aussi ce sont des millilitres !)
Du lait délactosé ou du lait de soja.

Mélangez tous les ingrédients secs, sauf les pépites de chocolat.
A part, battez les oeufs avec un grand verre de lait.
Ajoutez au mélange sec et mélangez au fouet. La pâte doit avoir la même consistance qu'une pâte à cookies classique, ajoutez du lait jusqu'à obtenir cette texture.
N'hésitez pas à fouetter longtemps : la farine de lupin fait beaucoup de grumeaux.
Une fois votre pâte prête, ajoutez les pépites et mélangez juste ce qu'il faut pour les répartir dans le mélange.
Déposez de petits tas de pâte sur une plaque anti-adhésive ou huilée (ou du papier sulfurisé). Ecrasez les tas avec le dos d'une cuillère pour former des disques d'un centimètre d'épaisseur.

Cuire à four chaud, 16 minutes à 200°C.

Les pépites de chocolat non sucrées

Si vous en trouvez, vous êtes super balèzes... En attendant, voici une astuce pour en fabriquer.
Dans un bol, mouillez du chocolat non sucré (type van houten) avec un peu d'eau. Jusqu'à former une pâtes épaisse. A l'aide d'une seringue de cuisine, placez des gouttes sur une feuille de papier sulfurisé. Réfrigérez.

Si vous n'avez rien contre les pépites grossières, placez votre pâte dans un moule à tarte chemisé. Sur une hauteur de 5mm maximum. Réfrigérez, puis placez une heure au congélateur.
Cassez le disque obtenu en gros morceaux et passez quelques secondes au mixeur.

Bon appétit à tous ! 
Et si vous faites des tentatives, venez partager les résultats en commentaires  !

mercredi 8 janvier 2014

Retour au dojo


Bonjour à tous,

Aujourd'hui quelques considérations personnelles. Je vous livre un peu de mon ressenti...

Hier était pour moi le jour du retour au dojo de karaté shotokan, après plus de 4 ans d'arrêt. Pas que j'ai eu un grand niveau à l'époque, mais cet arrêt s'était tout de même fait avec moult regrets et pincements au cœur.

Bref hier, retour. On ressort le keikogi, on remet la ceinture blanche (parce qu'on s'attend à avoir tout perdu), on respire un grand coup et on y va.
Le décors est familier, le dojo n'a pas changé d'un poil. Toujours les mêmes grandes baies vitrées, le même rideau derrière lequel on entend le brouhaha incessant du cours de jujitsu, le même empilement de sac le long du mur.
Parmi les élèves, quelques têtes connues. Des amis de longue date. Les couleurs des ceintures ont parfois changées, mais les sourires sont toujours les mêmes.

Et puis Max Senseï.
On peut retrouver un enseignant sans sourciller. Retrouver un Maître, son Maître, c'est différent. C'est comme rentrer chez soi et découvrir qu'on vous y attendait. Et lorsque votre Senseï vous serre dans ses bras en vous disant qu'il est heureux de votre retour, difficile de contenir son émotion...

Heureusement, le cours démarre. Du haut de ses 76 ans, Senseï mène l'échauffement à un train d'enfer. D'autant qu'il a décrété que les fêtes nous avaient engraissé(e)s ! Le running et la remise en forme générale payent : j'arrive à suivre sans difficultés, et même sans essoufflement. Merci Fabien !

Puis travail technique. Et là, surprise. J'ai arrêté 4 ans, et j'ai la sensation d'avoir progressé. Cherchez l'erreur. Et pourtant, les faits sont bien là. Mes mouvements sont plus précis, mais aussi plus naturels et sincères qu'ils ne l'ont jamais été. Les coups partent des hanches, je suis moins raide (du coup je fatigue moins vite), mon équilibre sur les coups de pied est meilleur... Sur le moment, j'attribue ça à la perte de poids. Après tout, étant plus à l'aise dans mon corps, il est normal qu'il réagisse mieux. Mais la sensation de rentrer chez soi s'accentue. Si le travail des katas est un peu plus hasardeux, la mémoire de l'enchaînement faisant un peu défaut, à chaque mouvement, le bunkai est une évidence. Pas parce que je m'en souviens, mais parce que je le sens. Mon corps le sent. Sensation étonnante et inédite. Je n'avais pas cette compréhension physique il y a 4 ans, c'est une certitude. Alors qu'est-ce qui a changé ?

Les réponses viennent au moment du travail avec un partenaire.
Je me retrouve à expliquer à deux élèves pourquoi ce qu'elles font ne peut pas fonctionner. Et le petit détail qui rendra la technique efficace.
Ceux qui pratiquent les AM ont tous connu ce moment où un sempai vous explique une technique et où vous la reproduisez avant de guetter son approbation (ou ses critiques). Habituée à être la place de la débutante, voir ces deux élèves attendre mon approbation est plutôt déstabilisant. Surtout quand je réalise soudain qu'elles sont 4e kyu toutes les deux (ceinture bleue), soit plus avancées que moi il y a 4 ans...
Tant pis, j'ai commencé une explication, je ne peux pas me défiler maintenant. Je continue donc, et une petite phrase me fait tilter : «Tu dois créer un vide pour déséquilibrer».
C'est bon, j'ai compris. Voilà ce qui a changé. L'Aïkido.
Six mois de pratique de l'Aïkido/Aïkibudo (c'est à dire pas grand chose), ont radicalement changé ma perception du Karaté. Ou plutôt ma perception tout court. Je commence à sentir, à comprendre par le corps. Bien sûr, je cogite toujours beaucoup trop, mais mon corps commence à s'éveiller. A percevoir des choses qui jusque là échappaient totalement à mes neurones.

Reprendre le Karaté avec ce nouvel éclairage, c'est comme rentrer chez moi après une longue absence. Je suis maladroite, un peu perdue, mais les choses sont toujours à la même place et je les perçois avec une sensibilité accrue. Aiguisée.
Je me découvre prête à me relever.